Préparatifs

Automne 2012


Cabine d'essayage n°1 : Quartz
Cabine d'essayage n°2 : Kayenne

Je m’arrache les cheveux. Mes deux compagnons soupirent. Essaie, réessaie. Les sacoches, je les mets... comme ça ? ... ou comme ça ? Kayenne sera-t-elle vraiment bonne jument de bât ? Et Quartz, pieds nus, ou je le referre ? Les hipposandales ne sont toujours pas arrivées, je pars dans moins d’une semaine. J’ai une randonnée test demain, j’accueille deux personnes sur site pendant trois jours, et je dois faire la guide improvisée. Je me suis engagée, je ne peux pas reculer... Je panique, sourire aux lèvres, la classe ! Une randonnée après l’autre. Je me suis imposée une date de départ, mais il sera toujours temps de la reculer si rien n’est prêt. Allez, on y va, on verra bien.

Carine et Sylvie me rejoignent dans un pré qui est gracieusement mis à notre disposition pour la nuit. 

Premier test : la tente, version familiale. Six mètres carrés au sol, un auvent gigantesque, impossible à monter seule. Je galère. 

Second test : la popote au feu de bois. J’ai déjà essayé le gadget en conditions optimums, pour être sûre de ne pas manger froid le soir au bivouac. La flamme embrase les brindilles, réchauffe les cœurs et la soupe en même temps. 

Troisième test : l’attache au pâturon. J’ai passé tout l’été à préparer les chevaux, dans toutes les conditions possibles. Sauf en nocturne. Sauf en conditions réelles. Kayenne parvient à se défaire de son attache, puis à se brûler le pâturon au petit matin. Boulette !

Rien de grave... le camp est rapidement démonté au matin, les chevaux préparés et tout ce petit monde prend la route pour le Calvaire et la Chartreuse de Porte.  

Quatrième test : le paquetage de Kayenne. La charge tournera plus d’une dizaine de fois lors de la première matinée. Reboulette ! Kayenne ne bougera pas d’une once, dans toutes les circonstances. Elle fera même quelques dizaines de mètres tranquillement au pas avec la selle et les sacoches sous le ventre. Brave jument !

La première journée se passe sans heurt, les suivantes également. Nous parcourons les alentours du calvaire de Porte et réalisons une embardée jusqu’à Ordonnaz par le Crêt. La pluie et le brouillard nous gâche une demi-journée, mais nous en profitons pour faire la grasse matinée. Les chevaux aussi... 

Kayenne et son chargementSur les berges du Rhône Sur les berges du RhôneLes chevaux, dans Saint Sorlin en Bugey  Kayenne, à la pause de midiQuartz, à la pause de midi  Quartz, à l'entraveLes chevaux, au bivouac
Quartz, au couché du soleil



Le dernier jour le temps ne sait pas trop comment tourner. Levée tôt, je profite des premières lueurs du soleil, mais Carine et Sylvie ne découvrent que la brume montante depuis la vallée du Rhône.

Nous faisons la connaissance d’un charmant agriculteur (apparemment propriétaire des prés sur lesquels nous avons posé tente et chevaux). Il râle, brasse de l’air et s’en va aussi vite qu’il est arrivé. Nous finissions de seller en nous demandant à quel moment nous le reverrons. 

Départ dans les bois et début de la descente. On raye les sacoches sur un passage étroit à la végétation envahissante. Je redoute un chemin scabreux et embarque tout le monde sur une sente de plus en plus difficile à identifier dans la forêt. Nous faisons finalement demi-tour pour reprendre le sentier de pays, tout à fait praticable.

Sur la route nous trouvons un compagnon supplémentaire auprès de « Pendouille », nommé ainsi pour la journée. Chien de chasse très courtois avec les chevaux, un peu collant aux heures des repas, mais qui trouvera très vite sa place au sein de notre petite troupe. Il nous quittera le soir au moment des séparations. Je ne l’ai pas revu depuis.

Les chevaux auront tenu les trois jours pieds nus, mais Quartz présente des signes évidents de sensibilité au troisième jour. Où sont passées les hipposandales ? Je maugrée contre la Poste et ses maudites surprises. Pour le reste, en deux jours, il me restera beaucoup de réglages à bidouiller, le tapis de Kayenne à changer, car il éloigne trop la charge de son dos et fait barouler le chargement. Je suis fatiguée, mais il faut encore se remonter les manches, le grand départ est après-demain...

Commentaires