Traversée des Alpes (Nouvelles 2)

Partie 2 - Les Alpes du Nord à cheval

À cheval, tout semble prendre une ampleur différente ; la beauté des montagnes devient exubérante, l’espace change de proportions, le temps s’étire. Quartz et Bandit m’ont transportée ailleurs ; au cœur des Alpes, au cœur de mes souvenirs, au cœur d’immensités que je ne soupçonnais pas. Tout n’a pas été si simple pourtant et nous avons dû écourter nos pérégrinations. Tant pis ! La peur n’a pas submergé la joie ressentie au cours des jours passés si près des sommets. Les chevaux m’ont étonnée plus d’une fois, ils m’ont fait rire, ils m’ont fait rager.

J’ai découvert (et redécouvert) auprès d’eux les cols et les sommets de l’Oisans, de la Maurienne, de la Tarentaise et du Beaufortain. Après les Alpes du Sud, sauvages et très protégées, j’ai fait face aux grosses infrastructures hivernales qui tentent, bon gré mal gré, d’attirer les touristes l’été. Quelques bulles, quelques télésièges se balancent au bout des câbles, chargés de vététistes et de promeneurs. Certains secteurs sont bondés et d’autres, complètement délaissés. En dehors des stations de ski, je ne rencontre guère de monde, à part des vaches. La montagne se vide. Seule l’agriculture permet de retenir la forêt. Tarines et Abondance peuplent les flancs des Alpes du Nord, quelques fois accompagnées de brebis. Ailleurs, s’il n’y a pas de parking et de grande route goudronnée, l’homme disparaît. 

Sur cette seconde partie du voyage, la météo a été moins clémente et les orages nous ont souvent malmenés (déménagement du bivouac en urgence à cause de la brusque montée de l’Arve, foudre tombée non loin, chemins impraticables, effondrés, passerelles emportées par les eaux). Là-haut, nous ne sommes rien. Là haut me reviennent les mots de Reinhold Messner : « La montagne n’est ni juste ni injuste, elle est dangereuse ». Je me les suis souvent répétées sur les chemins quand montaient les premiers cumulonimbus, tandis que les chevaux m’arrachaient les rênes pour brouter une touffe d’herbe, indifférents à mes questionnements existentiels. Eux, tant qu’ils ont le ventre plein…

Nous avons franchi quelque 350 km cette fois et un peu plus de 19 000 m de dénivelée positive en 17 jours. Oui 17 jours, au lieu de 25 ou 26, comme je l’avais prévu initialement. Nous devions arriver à Megève et revenir par les Bauges, mais c’est à Beaufort que nos pérégrinations on prit fin. Au petit matin Quartz a déclaré une colique que nous ne pouvions gérer avec les moyens du bord. Nous avons ainsi fini le parcours à Annecy, en camion, à la clinique vétérinaire d’Argonay. Une visite tout à fait inattendue et insolite qui a mis fin à cette partie du voyage. Les aléas de la route ne peuvent pas tous être gérés avec une trousse de soins et je n’ai pas voulu prendre le risque de repartir avec un cheval affaibli. Nous avons donc ramené tout le monde à la maison afin de prendre un repos bien mérité et de préparer la suite des aventures à vélo.

Lac Besson (Oisans)

Bivouac devant le lac Besson (Oisans)

Col de Cluy, vue depuis l'Ancienne Voie Romaine (Oisans)

Génisses curieuses sur le plateau d'Emparis (Oisans)

Lac Noir (Oisans)

Vautour survolant Emparis (Oisans)

Emparis (Oisans)

Col des Prés Nouveaux (Oisans)

Vallon de la Valette depuis le Col des Prés Nouveaux (Oisans)

Prémices d'un orage (Oisans)

Lac Blanc, sous le Dôme de la Cochette (Grandes Rousses) 

Aiguilles d'Arves (Maurienne)

Sous les Aiguilles et la Tête du Chat (Maurienne)

Sous les Aiguilles (Maurienne)

Brume matinale sur le Vallon des Encombres (Massif des Encombres)

Mont Blanc, depuis la Montagne de Cherferie (Vanoise domestiquée)

Ligne de crête  de la Montagne de Cherferie (Vanoise domestiquée)

Ligne de crête (Vanoise domestiquée) 

Bivouac improbable à Courchevel (Vanoise domestiquée)

Alpage de Plan Pichu (Beaufortain)

Vallon du Coin (Beaufortain)

Sous la Pierra Menta (Beaufortain)

Roselend (Beaufortain)

Lac de la Gittaz (Beaufortain)