Jour 2 : Charvieux - Innimond


Il a plu cette nuit. Le sol est détrempé, mais les chevaux sont secs. Le ciel est lourd de promesses de mauvais temps. Pourtant le il se découvre doucement et les nuages sont chassés par un soleil resplendissant au cours de la matinée. Départ à 9h15, Pepette est déjà partie travailler. Les chevaux ont encore du mal à se mettre dans le bain ce matin. Je prends un peu la route pour soulager leurs pieds, marche sur les bas côtés, rien n’y fait. Je prends mon mal en patience et profite de notre rythme lent pour observer les premières couleurs automnales le long du GR 59.

Je laisse les chevaux brouter et mets le nez dans les sacoches pour grignoter quelque chose. Le panorama est magnifique. À l’Est le Mont-Blanc fanfaronne au milieu des Alpes, une épine dorsale de crêtes et de sommets nous mène jusqu’aux balbutiements de la Chartreuse et du Vercors. À l’Ouest je devine les contours sombres du Pilat. Est-ce possible d’avoir une aussi belle vue ?

Je sais que le beau temps ne se maintiendra pas longtemps. Je traîne un peu sur les hauteurs pour profiter de ces paysages. Montagnes, je vous aime !


Vue sur le Mont BlancKayenne, en chemin


Je mange un petit bout non loin du Mollard de Don. Le déchargement et le chargement du matériel se feront un peu plus vite. Je décide de couper une partie de notre itinéraire pour rejoindre Innimond et trouver un endroit convenable où dormir. La descente depuis pré Grégoire est caillouteuse. Les chevaux se jettent sur les bas côtés. Je garderai la vue sur les Alpes jusqu’au village.

À 15h30 nous sommes arrivés. Faut-il encore trouver un endroit où dormir. Un homme se promène avec son chien. Je lui demande s’il connaît quelqu’un qui pourrait m’héberger pour la nuit. Il fait vingt mètres en arrière, m’ouvre un petit portillon en barbelés enfoui sous des ronces et m’offre de dormir dans sa parcelle, entièrement fermée. Je le remercie chaleureusement et laisse les chevaux brouter à satiété tandis que je les desselle. Le temps d’installer mon petit campement, tous les anciens du village et l’agriculteur du coin passent me voir. Tous me proposent de venir frapper à leur porte en cas de besoin. Je ne m’attendais pas à un tel accueil. J’ai le moral revigoré.

Une fois la tente plantée et le matériel rangé, un petit curieux vient me rendre visite. Je joue un moment avec
lui avant de lui botter le cul alors qu’il s’amuse à sauter sur la toile. Il ne manquerait plus qu’il fasse des trous
dans la tente...

Je prends un moment pour me reposer et regarder les chevaux faire une sieste. Gamelle et popote sont ensuite rapidement sorties pour préparer le souper. Riz et thon aux pommes de terre. Les rations de l’armée française sont excellentes.

Les lampadaires illumineront ma nuit et les gouttes de pluie me berceront dans un sommeil profond jusqu’au lendemain matin.


Les chevaux, en chemin Kayenne, la gourmande InnimondUn petit visiteur  Bivouac

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