Neige et glace


Les dernières feuilles tombent et la bise devient de plus en plus mordante. L’hiver arrive, mais il a laissé la neige quelque part, loin derrière lui. Les premiers flocons semblent résister à l’attraction terrestre et se font désirer. Les stations piétinent, reculent leur date d’ouverture, la sous-couche est absente. La boue couvre le paysage champêtre, il gel à peine suffisamment pour durcir la terre. Les chevaux s’enfoncent à chaque pas dans la fange et grignotent les derniers brins d’herbe. Les sommets et les lignes de crête semblent s’étirer le plus haut possible pour se couvrir un peu de blanc et mériter leur nom de montagne. Mi-décembre... enfin ! Quelques étoiles translucides tombent du ciel et saupoudrent les hauteurs, à peine de quoi nous faire patienter. Quelques rayons de soleil et tout est à refaire. Les raquettes dorment au placard, le snowboard trépigne derrière la porte, mais ce ne sera pas pour tout de suite. Kobalt et moi sortons quand même pour nous dégourdir les jambes, histoire de...


Kobalt en hiverKobalt en hiver

En janvier, heureusement, l’hiver se fait moins timide et s’arrête un moment pour nous laisser un peu de neige. Le thermomètre baisse suffisamment pour geler les cascades orientées au Nord. Il est temps de chausser les crampons et d’enfiler le baudrier pour brandir gaiement nos piolets, quelques virages plus loin nous sommes au pied de chutes gelées. Initiation. Éric et Nicolas m’accompagnent. Les sorties reprennent et s’enchaînent pour le plus grand plaisir de Kobalt qui nous accompagne partout et en tout temps. Les Fréaux — le spot est bondé et il faut rapidement faire la queue pour se permettre de franchir une première longueur. On fait un essai chacun notre tour après avoir aidé un groupe à augmenter leur longueur de corde en leur prêtant la nôtre (bande de benêts) puis on quitte rapidement les lieux, la foule ce n’est pas pour nous. On découvre un petit coin à l’abri des regards où nous nous relayons pour tâter la glace. Chaque passage d’Éric permet de remodeler la cascade nous imposant de réfléchir même après deux passages sur la même longueur. La chienne quant à elle serpente sur les hauteurs en nous jetant des regards intrigués : « ils sont fous ces Gaulois ». 

Cascade de glaceCascade de glaceCascade de glace


Cascade de glace


Cascade de glace

Puis la Chartreuse nous ouvre ses portes forestières où les avalanches sont moins à craindre qu’au milieu des versants escarpés des chaînes granitiques et des grands couloirs du Vercors. Nous dévalons les pentes dans plus d’un mètre d’une poudreuse aérienne et voluptueuse. En surf c’est un plaisir renouvelé et les heures de montée sont vite oubliées à chaque gerbe de neige arrachée au blanc manteau. Kobalt est heureuse à vagabonder ici et là, s’enfonçant à peine, nous narguant en montant rapidement sans se faire distancer pour autant à la descente. À Chamrousse la neige fut moins bonne, nous aspirant avec force vers les profondeurs caillouteuses et les bandes herbeuses. Éric disparaît plusieurs fois et les derniers virages sont un calvaire, on n’y voit pas à dix mètres, on freine un peu au dernier moment face à ceux qui tentent quand même l’ascension malgré le mauvais temps.

SnowboardKobalt dans la neige

Snowboard

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