Première de cordée

À peine rentrée, l’appel de la montagne se fait de nouveau sentir. Éric, un ami, m’invite à franchir le pas et à découvrir les prémices de l’alpinisme en faisant une course de crêtes. J’accepte sans hésiter et lui laisse le choix de l’itinéraire.

Nous partons dans Belledonne, non loin du Pleynet et des pentes de la station de ski. L’automne est bien avancé, mais les sommets sont encore découverts et la montée est aisée. Une sente pierreuse nous amène au-dessus de la limite forestière puis nous guide jusqu’au pied des crêtes du Pin. Ici plus aucun sentier ne peut diriger nos pas. Nous trouvons notre trace en suivant un topoguide fourni par d’autres qui sont passés avant nous.

Le premier couloir franchi, nous nous assurons l’un à l’autre. Je comprends ici tout le sens des termes engagement et confiance. Si l’un chute, l’autre part avec lui. Au-dessous, quelques dizaines de mètres de vide, avant de retrouver le plancher des vaches. Les parois sont belles, les prises sûres, mais le risque est présent à chaque inspiration. La peur se délite progressivement et l’assurance prend le dessus. C’est génial ! Le panorama est sans égal, les sensations également. Nous progressions lentement, mais sûrement, pour parvenir au sommet. Nous achevons notre dernier rappel avec le coucher du soleil puis redescendons à la lampe torche après 13 heures de course montagnarde. Souvenirs inoubliables.