Journée de repos


Mon compagnon se lève à 5h45 et quitte le camping à 6h00 pour aller au boulot. Absence de grasse matinée... mais c’est pour la bonne cause ! Je somnole tout de même encore une heure ou deux après son départ. Les chevaux sont toujours attachés, tout va bien. Chaque nuit d’attache au pieu je leur fixai sur un postérieur un brassard de sécurité fluorescent. Drôlement pratique pour voir les chevaux d’un coup d’œil à la lampe torche en pleine nuit. Quartz étant noir il est invisible sous les étoiles. En cas de fuite fortuite, ça permet aux éventuels promeneurs nocturnes ou automobilistes de se poser la question d’une fluorescence inattendue et de ralentir avant de percuter le cheval.

Je n’ai pas mon quota de sommeil, mais dès que je mets le bout du nez dehors le paysage m’aide à m’extirper de la tente et du duvet. 


Levé de soleil en Chartreuse

Il ne faut pas le nier, le camping est dans un trou. La tente ne verra pas le soleil avant 11h00. En attendant lessive et nettoyage/séchage des affaires m’occupent une grande partie de la matinée. Les tapis sèchent sur une palissade de bois tandis que mon duvet, gavé d’humidité froide se réchauffe au soleil. Deuxième petit déjeuner (pourquoi se priver ?). Puis je vais m’occuper des chevaux. Kayenne a cassé son pieu hier au soir (l’épuration du matériel continue). Je l’ai donc attaché à un arbre pour la nuit. Un peu trop près d’un autre arbre... elle s’est emberlificotée entre les deux troncs et attend ainsi, sans doute, depuis le milieu de la nuit. Je la laisse en liberté en gardant un œil sur elle pour qu’elle puisse manger à satiété.

Je prépare le reste de la randonnée en jetant un œil aux cartes et demande des informations au gérant du camping sur les meilleurs chemins à emprunter. Je décide ce jour de couper deux journées du périple pour préserver les chevaux. Nous n’irons pas au pied de la Grande Sure, mais j’ai encore l’espoir de faire le Charmant Som. En fin de matinée j’emmène les chevaux faire un tour pour les détendre et les obliger à marcher un peu. Cette courte balade me permet de voir qu’ils ne sont pas mal en point, ils avancent bien, pas de boiterie. Je suis rassurée. Nous montons dans les hauteurs du village et je tourne mon regard vers les sommets dont je m’interdis l’accès, du moins, pour cette fois.

La journée s’écoule ainsi doucement. L’après-midi je prends grand soin des chevaux en leur offrant un pansage complet. Kayenne restera en liberté tout le jour sans jamais chercher à mettre un pied en dehors de son « pré » pourtant largement ouvert sur la route. Elle tourne autour de Quartz. Je découvre en les observant tous les avantages de cette méthode. Quartz et Kayenne s’offrent de grands moments de grooming, sont l’un à côté de l’autre pour brouter. Kayenne ne se prendra jamais les pieds dans la corde de Quartz et mon gros fera toujours attention de ne pas l’emprisonner dans une boucle. C’est également du temps en moins pour mettre ou enlever le pieu et l’entrave de Kayenne. Dans l’après-midi nous faisons trempette dans la rivière. Les chevaux s’abreuveront largement et Quartz prendra plaisir à jouer avec l’eau. Il décidera pourtant de ne pas se mouiller au-dessus des genoux. Mérens, mais mérens créole.

La journée avance et s’étire et le soir tombe rapidement sur une plâtrée de pâte aux champignons et une tome fraîche. Toute la journée je me suis préparée à laisser Kayenne en liberté pour la nuit. Un petit quelque chose d’indéfinissable me pousse à essayer l’expérience sans ressentir la moindre angoisse. J’expérimente donc pour la première fois l’attache à la marraine. J’ai changé la corde de Quartz depuis le matin et il bénéficie d’un rond de 30 m de diamètre pour brouter à sa guise. Tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Chevaux à l'herbe    Chartreuse

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